La famille autour de Mamita

La famille autour de Mamita (1824-1880)

Portrait de Mamita

Mamita, alias Serafina ALOY (1786-1880), épouse de Salabert CHAUVITEAU

Salabert laissait une fortune estimée à deux millions de francs. Sa femme ne fut donc jamais dans la gêne. Ses fils aînés, Jean et Francis, l’aidèrent à continuer à s’occuper de ses affaires. Elle déménagea souvent, restant toujours au centre du Paris à la mode (Nouvelle Athènes, rue St Augustin, Cour d’Orléans, etc).

Cour d’Orléans à Paris

Cour d’Orléans à Paris

Bientôt, la santé de Louis donna des inquiétudes. Elle n’hésita pas à acheter, pour lui procurer un meilleur air, le Château de Vaucresson. Louis décéda en 1825 (tuberculose probablement). Elle revendit aussitôt le château.

Son fils Jean avait depuis longtemps une tendre inclination pour sa cousine Joséphine GUENET, fille de Solange, et dite Solancine. Quand ces deux cousins étaient bébés, Sophie, mère de Solancine pensait déjà à un mariage. Il eut lieu en 1826.

Ses filles se mirent à sortir dans le monde élégant. Des mariages s’en suivirent : Séraphine en 1829, avec Xavier HERMET, d’origine espagnole ; Micaëlle en 1838 avec Arsène NOGUES, magistrat ; Louise en 1841 avec Stéphane LARSONNIER, industriel ; Carlotta en 1843 avec Léon MONNIER, maître de postes.

Séraphine CHAUVITEAU

Séraphine CHAUVITEAU (1810-1889)

Xavier HERMET

Xavier HERMET (1792-1850)

Ferdinand resta célibataire ; il eut pendant un moment une charge d’agent de Change. Thomas fut avocat, et épousa en 1845 Octavie CARRÈRE. Francis avait fait l’Ecole de Grignon. Il épousa en 1845 Emilie SUBERVIELLE, d’origine mexicaine. Philippe épousa en 1848 Aglaé DUMOUTIER.

Francis s’installa en 1840 pour faire de l’agriculture à Vallières les Grandes, près d‘Amboise, dans une belle propriété alors en pleine campagne, la Thomasserie. La famille de Séraphine HERMET venait souvent y séjourner, amenant Mamita avec eux. Il y resta jusqu’en 1850, et s’installa ensuite au Mans en 1860.

Francis Chauviteau

Francis Chauviteau (1811-1891)

La Thomasserie

La Thomasserie

Les fils, en particulier les aînés, étaient des originaux, ayant été très marqués par leur éducation américaine. Jean qui avait été banquier participa à la Ruée vers l’Or en Californie en 1848, emmenant sa femme à travers l’isthme de Panama. Ferdinand était venu le rejoindre, ainsi que son neveu, Hector, fils de Jean. Leurs aventures aux États-Unis furent nombreuses, mais ils n’y firent pas vraiment fortune.

Ils restaient tous très attentifs à leur mère qui vivait dans un milieu très espagnol, et habitaient souvent à son voisinage. C’est ainsi que pour mettre à l’abri Mamita des troubles parisiens, elle fut envoyée en 1848 à la Thomasserie. En 1870, elle fut à nouveau envoyée en Angleterre pour y attendre des jours meilleurs.

La famille s’agrandissait. Sophie, fille de Jean, épousait Ernest MUSNIER.

De nombreux enfants naissaient dans toutes les familles, à la joie de Mamita.

Hélas, des deuils commencèrent à se produire. Chez les enfants d’abord ! Puis Micaëla décéda du diabète dès 1851. Carlotta succomba en 1855. Joséphine, femme de Jean, mourut en 1867, Louise en 1876, et Mme GUÉNET, sœur de Salabert en 1865.

Charlotte CHAUVITEAU

Charlotte CHAUVITEAU (1820-1855)

Micaëla CHAUVITEAU

Micaëla CHAUVITEAU (1817-1851)

Après son retour à Paris en 1871, Mamita s’installa rue d’Anjou. C’est là qu’elle apprit la naissance dès 1874, du premier de ses arrière-arrière petits enfants, petits fils de Sophie, fille de Jean et qu’elle eut la joie d’apprendre la naissance de son soixante dix huitième arrière petit enfant. De 1870 à son décès, elle fut le centre de sa famille dont la plupart des membres habitaient au voisinage, en particulier sa fille Séraphine, veuve de Xavier HERMET, ses fils Ferdinand, toujours célibataire, Jean, Thomas, Philippe, qui devaient tous lui survivre et de nombreux petits enfants.

Mamita à 85 ans

Mamita à 85 ans

Elle s’éteignit tranquillement en 1880, à 94 ans, laissant derrière elle une famille très nombreuse, qui même actuellement continue à vénérer le souvenir de « Mamita » ou « Bonne Maman ».

Dans la descendance de Jean, nous trouvons des ambassadeurs (de MARGERIE, de LA BOULAYE), de grands industriels (de VITRY D’AVAUCOURT).

Parmi les maris des filles, Stéphane LARSONNIER, époux de Louise, et Léon MONNIER, époux de Charlotte, firent partie des grands industriels et hommes d’affaires de l’époque, faisant partie de la meilleure société. Leur descendance comprend des noms connus : RÉCAMIER (lointainement apparentés à Madame Récamier), BONJEAN (de la famille du Président Bonjean, fusillé par les Communards en 1871 comme otage), PASTRÉ (grands armateurs de Marseille).

C’est en 1897 que fut retrouvée une partie importante de la correspondance familiale et qui fit l’objet un livre, mis en page par une de ses petites filles, Thérèse HERMET, épouse de Xavier RATEL.

Élisabeth RATEL

Élisabeth RATEL, fille de Thérèse HERMET

À nouveau en 1985, cette correspondance fut redécouverte dans un grenier, et une plus grande part fut publiée par les soins d’Emmanuel BOËLLE, son arrière-arrière petit fils.

La petite Anecdote du CHÂTEAU EN ESPAGNE (en Floride)

Vers 1825, après le décès de Salabert, Mamita prêta à un ami de son mari, Moses LEVY, espagnol d’origine juive, 50.000 francs. Elle reçut en garantie 40.000 hectares en Floride. Moses LEVY mit plus de 25 ans à la rembourser. La Floride était alors le théâtre d’affrontements avec les Indiens Séminoles, et son avenir restait incertain. Ferdinand vint sur place et remit un rapport sur les développements possibles (plantations de canne à sucre). Rien ne se fit.

Il faut signaler qu’une ville de près de 100.000 habitants a été construite à cet emplacement !

Pour en savoir plus ces 40.000 hectares en Floride, cliquez-ici.

Sources :