Histoire de la famille Chauviteau

Histoire de la famille Chauviteau

Dernière actualité : Les lettres Chauviteau à l’honneur dans la Revue Historique de Bordeaux et Gironde (2 avril 2024)

Famille Chauviteau-Aloy

Ce tableau représente la famille de Salabert CHAUVITEAU (avec sa femme Serafina et une partie de leurs 11 enfants) à La Havane (Cuba), vers 1817, où ils étaient planteurs de café.

Cette famille était originaire de l’Île d’Yeu, en Vendée peuplée essentiellement de marins. Au XVIIIème siècle, deux frères CHAUVITEAU partirent pour les Antilles. L’un d’eux eut un fils Joseph, né en 1746 à la Dominique, une île des Antilles, qui épousa à la Guadeloupe Sophie BIOCHE, dont la famille habitait depuis près de 200 ans cette île.

Ils eurent quatre enfants, dont Jean-Joseph, dit Salabert, né en 1775 à Basse-Terre, capitale de l’île, représenté ci-dessus. Au moment de la Révolution, en raison des troubles qui éclatèrent à la Guadeloupe, la famille émigra aux États-Unis vers 1794, à Providence, aux environs de Boston.

En 1797, Salabert, âgé de 22 ans, partit pour Cuba travailler dans une maison de commerce. Il put y faire venir aussi un de ses frères, surnommé Châlon, et son cousin Antoine GUENET, surnommé Solange. Il épousa en 1802 une espagnole, Serafina ALOY, dont il eut 11 enfants. Il réalisa une fortune estimée à deux millions de francs de l’époque, avec quatre plantations de café nécessitant, selon l’usage de l’époque, cinq cents esclaves. Ses parents étaient revenus en France vers 1805 à Bordeaux, où ils décédèrent en 1817.

Un intense échange de correspondance entre Cuba, les États-Unis, la Guadeloupe et la France dura de 1797 à 1821, date à laquelle Salabert rentra en France, où il y décéda en 1823. Cette correspondance, largement conservée, nous permet de suivre dans le détail l’histoire familiale.

Sa femme, connue dans la famille sous le nom de Mamita, lui survécut 57 ans, entourée à Paris par ses très nombreux descendants, allant jusqu’à connaître sa 5ème génération. Elle décéda en 1880, à 94 ans, regrettée de tous. Elle fut inhumée avec son mari, et de nombreux enfants, au cimetière du Père Lachaise, à Paris.

J’ai rencontré pour la première fois Emmanuel Boëlle en 1996. Il avait quelques années plus tôt retrouvé dans le grenier du château de Mauregard appartenant à son grand-père les fameuses lettres échangées entre les membres de la famille Chauviteau fin 18ème siècle—début 19ème. Sa curiosité intellectuelle l’avait vite conduit à devenir un passionné du sujet. Habitant en face du Père-Lachaise, assez rapidement il m’avait emmené sur la tombe Chauviteau. Et, très naturellement, il m’avait ouvert ses archives, partagé ses découvertes… Nous lui devons beaucoup pour la transmission de la mémoire de la famille, la traduction des lettres, le déchiffrage des écritures anciennes, le dépôt aux archives de Gironde, ce qui assure une pérennité. Sa passion pour la généalogie l’a poussé à retourner sur les lieux outre-atlantique de vie de nos ancêtres, Cuba, la Havane… à s’équiper informatiquement et à se lancer dans la numérisation de nombreux documents en sa possession pour illustrer ses travaux, partager ses recherches et les rendre vivantes pour les générations suivantes.

Ce site Internet pour lequel il a rédigé les principaux textes, et qu’il a ardemment souhaité lui est dédié en mémoire et en remerciement de tout ce qu’il a fait pour l’histoire de la famille Chauviteau.

Jérôme Moreau