La famille aux États-Unis

La famille aux États-Unis (1809-1821)

Carte de la région de New-York (© Esri France)

En 1809, Napoléon envahit l’Espagne. Les colonies espagnoles d’Amérique, et en particulier Cuba considérèrent les Français comme des ennemis et ceux-ci durent le plus souvent quitter leurs résidences à obédience espagnole.

Salabert, sa femme et ses quatre enfants, Jean, Louis, Ferdinand et Charles, se réfugièrent donc en 1809 à Bristol, aux États-Unis, port de Providence, capitale de l’État du Rhode Island, au sud de Boston. Il avait laissé ses affaires de Cuba, en particulier des plantations de café aux bons soins de son beau-frère Francesco HERNANDEZ, avec lequel il travaillait.

Dessin de l’argenterie de Salabert

Dessin de l’argenterie de Salabert

Il avait aussi laissé à Cuba un jeune neveu, fils de son oncle Jean-Baptiste BIOCHE, surnommé Deshauts, qui était venu à Cuba faire son apprentissage. Le retour à la Guadeloupe, où habitait son père, fut pour le jeune Deshauts assez difficile et entraîna un long échange de correspondance à l’intérieur de la famille. Salabert continua aux États-Unis à s’occuper de ses affaires, et il nous reste de cette époque de nombreuses lettres d’affaires. La grosse question entre Français était de savoir quand ils pourraient rentrer à Cuba. Un des amis de Salabert, Louis de Mons d’Orbigny, était en particulier en rapport avec lui.

Leur fils Charles décéda en 1809, mais par contre deux enfants naquirent aux États-Unis : Séraphine en 1810 et Francis en 1811. Salabert put rentrer à Cuba en 1811. Sa femme ne put le rejoindre que plus tard, en 1812, après de nombreuses péripéties, dont un naufrage aux Bahamas.

Ils laissèrent aux États-Unis, pour y faire leurs études, leurs fils Jean et Louis d’abord chez un Français, qui recevait quelques pensionnaires, à Elizabethtown, près de New York. Malheureusement, le fils de Francesco HERNANDEZ, surnommé Pancho, qui était venu de Cuba dans cette école y mourut en 1812.

Après avoir pris l’avis d’un des cousins de Mme Chauviteau, J.P.F. Bourdel, retiré à Elizabethtown, les deux garçons furent placés à New-York en 1813 dans la pension de M. BANCEL, spécialisée dans l’accueil de jeunes Français. Salabert tenait absolument que ses fils reçoivent une éducation américaine et qu’on en fasse de vrais yankees. Nous possédons beaucoup de documents sur cette école (liste des livres, factures des frais engagés).

Jean y resta jusqu’en 1816. Il partit alors pour la France, dans le but de retrouver sa grand-mère à Bordeaux. Malheureusement, elle décéda entre temps, et c’est sa tante, Mme Guenet qui l’accueillit à l’arrivée. Louis revint vers 1820 pour aider son père à La Havane. Quant à Ferdinand, il y resta jusqu’en 1821, et rentra seul de son côté en France, au même moment que ses parents.

Vers 1819, Salabert, dont la santé s’était dégradée, vint de Cuba avec sa femme pour aller aux Eaux de Saratoga ou Ballsprings, au Nord de New-York, hélas sans résultat.

Francis CHAUVITEAU

Francis CHAUVITEAU (1811-1891)

Thomas CHAUVITEAU

Thomas CHAUVITEAU (1813-1881)

Sources :

  • Lettres de famille : Recueil de lettres de famille consacrées à l’éducation des fils, relations avec J.P.F. Bourdel (introduction)